Travaux Vierge Notre Dame de la Garde

Travaux de rénovation de la Vierge Notre-Dame-de-la-Garde

10 oct
Un peu d'histoire

Édifiée sur les hauteurs du Puy de la Bannière, la statue de Notre-Dame-de-la-Garde domine la ville de Volvic depuis 1861. Sa silhouette protectrice, les bras tendus sur la cité, symbolise à la fois la ferveur mariale du territoire et le savoir-faire des ateliers locaux. L’origine du monument remonte à l’initiative d’un bienfaiteur anonyme qui, « ne désirant être connu et récompensé de Dieu seul », fit voeu d’élever une statue à la Vierge Marie avant sa mort1. À cette intention pieuse se joint la volonté du frère Gamaliel (1818-1865), directeur de l’école « d’architecture » de Volvic, de manifester publiquement les compétences artistiques et techniques de son établissement, alors tenu par les Frères des Écoles Chrétiennes.
Nous ne savons que peu de choses sur le dessin de cette sculpture qui reprenne un classique iconographique de la Vierge foulant le « serpent diabolique », exprimant la victoire de Marie sur le péché originel et, par extension, sur le mal.
Le choix du site s’imposa de manière presque naturelle : « La pittoresque montagne appelée la Bannière se présentait pour supporter le piédestal. On dirait que le Dieu créateur de toutes choses l’avait moulée pour que, de sa pointe saillante, Marie, majestueusement posée, bénît Volvic entier ». Sous la direction du frère Gamaliel, les élèves s’attelèrent à la taille d’énormes blocs de lave, « transformés sous les ciseaux du cher frère directeur et de ses élèves [...] en une gigantesque statue de la Très Sainte Vierge Marie, gracieuse malgré ses proportions colossales ». La hauteur totale de l’ensemble atteignit 9,56 mètres, dont 5,55 mètres pour la statue seule. Le piédestal fut constitué d’un amas de granit et de roches volcaniques dans lequel furent ajoutées des plaques gravées.
Le monument fut inauguré solennellement le 21 juillet 1861, en présence d’une foule nombreuse. Un autel monolithique, extrait d’un bloc de porphyre de la vallée d’Enval – « ce bout du monde où gisait depuis le déluge universel un énorme bloc de pierre » – servit de base à la cérémonie de bénédiction. À cette occasion, la paroisse fit graver et diffuser des représentations de la statue, afin que « tous ceux qui n’étaient pas venus à l’inauguration pussent posséder son image »5. Dès lors, Notre-Dame-de-la-Garde devint un repère visible depuis toute la Limagne, associant ferveur religieuse et identité locale.
Cinquante ans plus tard, le 30 juillet 1911, la paroisse célébra le cinquantenaire de l’érection du monument avec un faste particulier. Cette fête jubilaire, présidée par Mgr Belmont, évêque de Clermont, fut marquée par l’érection d’un nouveau chemin de croix sur la montagne et la
pose d’une pierre commémorative rappelant la date de 18616. Une médaille commémorative en argent et or fut frappée à cette occasion, prolongeant la mémoire d’un monument devenu emblématique de Volvic et de son patrimoine religieux.
Le 29 mai 2011, la communauté locale célébra le 150ᵉ anniversaire de Notre-Dame-de-la-Garde.

Les travaux de restauration

Le chantier de restauration entrepris en octobre 2025 vise à assurer la stabilité structurelle de la statue de Notre-Dame-de-la-Garde, notamment au niveau des bras, dont l’état des joints suscitait des inquiétudes. L’intervention comprend également le traitement d’une fissure traversante observée sur l’un des drapés de la sculpture.
Ces opérations s’accompagnent d’un piquage et d’une réfection des joints altérés, à l’aide d’un mortier de chaux compatible avec la pierre de Volvic, ainsi que d’un nettoyage doux par gommage, permettant d’éliminer les dépôts sans altérer la surface d’origine.
L’objectif de cette campagne est de garantir la stabilité et la durabilité du monument vieux de 164 ans.
Ce projet bénéficie d’un soutien financier de la Fondation du patrimoine, à hauteur de 8 000 €, sur un montant total estimé à 22 000 €.